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Le feu anversois d’Arcade Fire

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Arcade Fire a rempli, mardi, le Sportpaleis d’Anvers, remplaçant l’esprit festif et la folie de novembre dernier aux Halles de Schaerbeek par un set solide baigné dans un visuel aux mille facettes.

Owen Pallett est un vieil ami du grand Win Butler. Musicien occasionnel d’Arcade Fire, le chanteur canadien a composé avec le leader d’Arcade Fire la musique du film Her, de Spike Jonze. Mardi, il s’est chargé, tout seul avec son violon, ses boucles et son clavier, de la première partie, avant de rejoindre le groupe montréalais au violon et au clavier.

Un concert d’Arcade Fire, cela reste un moment à nul autre pareil, une expérience plus qu’un simple concert. On ne s’étonne même plus de trouver un DJ sur une scène centrale, dans le parterre, ni un couple de danseurs masqués sur la galerie. Dans le public, à côté de nous, un jeune couple est venu avec une immense boîte recouverte de papier alu en guise de couvre-chef.

C’est ça l’esprit Arcade Fire. Comme d’ouvrir le set par “Rebellion (lies)” avec ces fameuses têtes géantes de papier mâché. Avant qu’on ne se rende compte qu’il s’agit là d’imposteurs vite virés de la scène par le “vrai groupe”. Une scène qui se reproduira au rappel avec les mêmes “géants” reprenant, sur la scène B, “ça plane pour moi” de Plastic Bertrand.

On s’amuse d’un rien chez Arcade Fire mais quand il s’agit de jouer, là ça ne rigole plus. C’est vrai qu’on n’a pas retrouvé, mardi à Anvers, ce grain de folie qui n’appartient qu’à eux. On se rappelle (il y a neuf ans déjà!) de ces concerts où régnait sur scène un bordel pas possible. Reste aujourd’hui un line-up très impressionnant: ils sont douze sur scène, avec deux cuivres et deux choristes en renfort. Et si l’esprit de Noël est logiquement absent de cette tournée (finis les tudexos dans le public!), on compense avec un visuel étincelant. Un grand écran, pour les vidéos, accompagne les “réflections” tous azimuts.

Pour “It’s Never Over (Oh Orpheus)”, la belle Régine se retrouve sur la scène B, dans le rôle d’Eurydice avec dans le dos le spectre de la mort sorti tout droit d’Orfeu Negro. Entre Rio, “Haïti” (repris bien sûr par notre Régine chérie) et vaudou de la Nouvelle-Orléans (même le caméraman est masqué comme un sorcier), Arcade Fire livre un concert qui a du fond. On est là pour danser bien sûr mais pour penser aussi, en plus d’être généreux puisqu’un euro de chaque ticket vendu sur la tournée va à une fondation pour un hôpital de Port-au-Prince.

Il n’y a pas de temps mort chez Arcade Fire qui ne se fait pas prier pour puiser allègrement dans le premier album (Funeral), dans The Suburbs (ah, Régine et son “Sprawl II”…: c’est elle la moins éteinte du groupe ce soir-là!) et le dernier Reflektor. On ne se lassera jamais des “Neighborhood 3 (Power Out)” et, pour terminer, “Wake Up”. Comme le personnage déguisé en boule à miroirs qui apparaît au cours du concert, Arcade Fire nous en a fait voir de toutes les couleurs.

THIERRY COLJON

Setliste

Normal Person
Rebellion (Lies)
Joan of Arc
Rococo
The Suburbs
Ready to Start
Neighborhood #1 (Tunnels)
We Exist
No Cars Go
Haïti
Afterlife
It’s Never Over (Oh Orpheus)
Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)
Reflektor

Neighborhood #3 (Power Out)
Flashbulb Eyes
Here Comes the Night Time
Wake Up

Le grand Win... For Life! Photo Sylvain Piraux.

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